Retour sur la Journée Retrouvailles - Samedi 16 septembre 2017
Lors de notre belle Journée Retrouvailles du samedi 16 septembre 2017, en collaboration avec Répit-Providence et le Centre Communautaire d'Hochelaga, le président du comité des fêtes du 150e, M. Laurent Blanchard, a récité un très beau texte commémorant les liens entre l'église et le milieu communautaire, à Hochelaga-Maisonneuve.
L’ÉGLISE ET LE MILIEU COMMUNAUTAIRE
Il était une fois … notre sainte mère l’Église, à qui on a reproché bien des choses … Mais chez nous, ici-même, Hochelaga-Maisonneuve a pu compter sur l’engagement du milieu catholique, qui a eu à cœur le sort de la population ouvrière du quartier. Pensons au docteur Georges-Edmond Baril (qui a donné son nom à l’école). Il a exercé sa profession dans l’un des quartiers les plus populeux et les plus pauvres de la Métropole, à une époque – fin 1800, début 1900 -où il apportait bien souvent dans les familles, en plus des soins médicaux, le secours matériel et le réconfort moral qui lui ont valu le titre de Médecin des pauvres.
Quant au curé de la paroisse Nativité, le fougueux Mgr Le Pailleur, il fonde, en 1910, la Goutte de lait, dans la paroisse Saint-Enfant-Jésus. Il « enrôle » les femmes et assiste aux réunions mondaines en faveur de la Goutte de lait. Un centre similaire est mis sur pied dès 1911, dans la paroisse Nativité. La Goutte de lait, c’était pour bien informer les mères et distribuer du lait de bonne qualité, à une époque où la mortalité infantile était encore très élevée. Une autre association relevant de la paroisse, L’Assistance maternelle, vient en aide aux « mères nécessiteuses », avant, au moment et après la naissance de l’enfant. Existait également la Société des ouvrières catholiques, fondée en 1910 à la paroisse Nativité. Le but de cette association était « l’éducation de l’ouvrière au travail, dans la famille et dans la société ; le respect de la jeune fille dans ses distractions comme dans sa vie publique et privée ». Elle offrait des cours du soir, des cercles d’études et des retraites fermées.
Pour les jeunes, la paroisse a mis sur pied la Manécanterie des Petits chanteurs à la Croix de bois d’Hochelaga, une grande chorale qui se veut un peu l’ancêtre des Petits chanteurs du Mont-Royal, et la Bibliothèque des enfants d’Hochelaga, où l’on prêtait non seulement des livres, mais proposait des conférences sur la botanique, des récits de voyage, etc.
Les communautés religieuses se sont occupées d’éducation à Hochelaga : les sœurs Saint-Nom-de-Jésus (écoles Hudon, Nativité, Stadacona qui deviendra l’école Hochelaga, Sainte-Jeanne-d’Arc, Baril-filles, en plus de leur couvent Hochelaga sur la rue Notre-Dame) et les Sœurs de la Providence (Jardin d’enfance) s’occuperont des jeunes filles, les Frères de Sainte-Croix, des garçons (école Adélard-Langevin, Baril-garçons).
Tout cela pour dire qu’avant Répit-Providence, il y eut les Sœurs de la Providence, qu’avant le Dr Julien, il y a eu le Dr Baril, qu’avant le Centre communautaire Hochelaga existait le couvent Hochelaga. Bref, que le milieu communautaire dynamique que nous connaissons aujourd’hui a comme ancêtre la mission sociale de l’église et que celle-ci se poursuit sous une autre forme de nos jours. À titre d’exemple, la Nativité accueille Répit-Providence, le Regroupement des aidants naturels, le Centre communautaire Hochelaga et l’organisme Trop Pis. L’église St-Mathias est devenue le Chic Resto Pop. Le CAP loge dans l’église St-Barnabé. La première Joujouthèque du Québec, la première cuisine collective, ont été créées chez nous. On pourrait continuer.
Mais ce que l’on doit retenir, c’est que le formidable laboratoire social qu’est Hochelaga-Maisonneuve, avec un milieu communautaire aussi impliqué avec les plus vulnérables, aussi présent pour travailler au mieux-vivre de notre population, ne s’est pas fait à partir de rien.
En fait, notre vie d’aujourd’hui, s'est partie ici, sur ce parvis !
Laurent Blanchard
16 septembre 2017
Voici quelques photos prises pendant ce bel événement communautaire et collaboratif:
